La nature est belle, les sous bois sont frais et les gens sont cons !

Cet après midi, j’ai fait ma première sortie vélo (le vrai avec tout l’équipement sexy : culotte chamois, casque et lunettes profilées) et retrouvé une vraie sensation de liberté.

Rien n’a changé : en fait si, la nature est un peu plus belle, plus verte. Les animaux sont moins sauvages, les chevaux, comme nous, ont les cheveux longs (eux ça les rend sauvages, nous ça nous rend …moches) et les oiseaux me frôlent insolents, heureux et légers. D’ailleurs nos oiseaux à nous, en ville étaient au régime sec pendant 8 semaines. Pendant que vous vous prépariez de bons gâteaux faits maison et des plats de pâtes pour tenir le coup – parce qu’on le sait, le stress est consommateur d’énergie (dans tes rêves !) – nos pauvres moineaux et pigeons ont du retourner à la terre. Alors que quelques jours avant, ils se gavaient de vos restes de sandwichs, pizza et bouts de frites tombés du kebab et étaient bien gras (cf article) – ils ont du retrouver par obligation le chemin des pelouses et se sont disputés petits vers, insectes et autres graines tombées des arbres. Ils se sont vu chasser à nouveau leur nourriture non plus à la sortie des resto mais dans tous les lieux délaissés par nous les humains : les parcs, jardins et les quais de Bordeaux. En fait ils sont bien plus en forme et ont maigri alors que nous…..

Rien n’a changé : on aurait pu penser que ces semaines de repas fait maison et dont le contenu était connu et contrôlé, ces bons petits plats faciles à préparer et que même les enfants ont aimés auraient changé vos habitudes. Que nenni, l’addiction aux produits industriels alimentaires ou vestimentaires n’est pas guérie. Il suffit de voir les files d’attente devant les Mac Do (cf Photo) ou les magasins Zara et autres pour comprendre que ce courant bio, vegan, no plastique, écolo…. reste largement utopique. Sans compter que le plastique retrouve ces lettres de noblesses par force, grâce aux protections plexi dans les grandes surfaces, chez les commerçants et les entreprises.

Rien n’a changé, on est toujours prisonniers du système. Lors de ma balade en vélo j’ai pu constaté une file de voiture (une dizaine) de personnes qui faisaient la queue pour aller à la déchèterie. J’ai compati car comme eux j’ai profité de la réouverture des déchèteries pour jeter l’équivalent de la moitié de ma cave que j’avais sagement conservé comme j’ai pu (dans un appartement sans terrasse, jardin ou balcon comme 12 % des Français). J’ai compati car lorsque j’ai appelé la mairie pour demander où et quand pouvait-on laisser nos déchets pour les encombrants (service de la mairie), je me suis vu menacée d’une amende par la brigade verte si je déposais mes encombrants sur le trottoir. Qui faut-il aujourd’hui blâmer : la mairie qui se doute bien que les 3/4 des Français font du tri ou ceux qui se posent moins de questions et jettent leurs encombrants à 50 m de la déchèterie…. où ça, je vous le donne en mille ? ……sur la piste cyclable, bien sûr !

Rien ne change : le système est ainsi fait qu’il ne récompense jamais ceux qui respectent ses règles : pourquoi s’étonner alors qu’une grande majorité de Français ne se sentent pas obligée de les suivre ? Voilà comment, alors que je faisais la queue à la boulangerie, une vieille dame trouve naturel de doubler tout le monde et de coller le client qui payait son pain au comptoir en s’écriant outrée au dernier moment : « Ah bon ! il faut faire la queue ». Oui madame, on a toujours fait le queue chez le boulanger, ça ne date pas d’hier…. Les gens mal éduqués le resteront….malgré tout !

Rien n’a changé ; si depuis le 11 mai (ma fête, raison pour laquelle le Président a choisi cette date…si si ) on a le droit à nouveau à tous les types de pollution disparus depuis 2 mois. La pollution sonore avait disparue et on dormait à nouveau bien en ville. La pollution olfactive n’était plus ; celle des pots d’échappement, des restaurants à friture (petit contentieux personnel qui m’oblige à garder les fenêtres fermées même avec 25°c, mais seulement 8 heures par jour m’a rétorqué le gérant…) et des gens à 8h00 du mat, mais habillés comme la veille quand il faisait 30°c. La pollution au CO2 et aux hydrocarbures et autres microparticules sur les routes dans les rues et le ciel avait grandement diminuée nous permettant enfin de respirer librement et à vous tous de vous mettre au footing….. La pollution visuelle des promo dans les grands magasins (les seules qu’on aurait aimé garder), les panneaux publicitaires sur la route qu’on empruntait plus, les claquettes chaussettes qui heurtaient notre sensibilité de fashionista…

Bon pour finir sur une note positive, pendant cette balade à vélo, j’ai noté deux points positifs : les gens s’émerveillent à nouveau sur la nature ; référence au bouchon de 10 personnes sur la piste à cause d’un ragondin (une espèce de rat géant qui vit au bord de l’eau et qu’on rencontre régulièrement au Parc des floralies à Bordeaux Lac) que papy voulait absolument prendre en photo avec sa petite fille. Ils ont un peu râlé quand j’ai klaxonné pour les faire bouger et par la même faire fuir le ragondin (ah ah ah !) mais le deuxième point positif, c’est que pour une fois ils ont entendu mon Klaxon (cf pollution perte d’habitude sonore). Alors ça, ça a vraiment changé, pourvu que ça dure…..